Innover avec une boîte sur la tête!?!
Créativité, français et technologie : pour certains, ça peut paraître aussi étrange qu’un poireau avec une orange sur un cactus ! Mais avec un peu d’imagination, ça peut aller ensemble ! Si l’on veut inspirer nos jeunes, nos activités en construction identitaire doivent être novatrices. Mais création et innovation, ça ne veut pas juste dire iPad ou Snapchat. Ça veut aussi dire penser hors de la boîte… parce qu’avoir de bonnes idées avec une boîte sur la tête, ce n’est pas évident!
Dans ce contexte, une intervention auprès des jeunes sera d’autant plus efficace si elle mise sur la créativité et l’innovation, l’un des huit principes directeurs en construction identitaire. Et avoir une approche « par et pour » les jeunes met leur créativité au cœur de l’action!
Viser la création…
Après l’époque où enseigner en français relevait parfois de la désobéissance civile, on est maintenant à l’ère où la pédagogie est plus éclatée. En classe, on peut désormais s’inscrire à des concours de twittérature ou faire du rap en français. Au fil des décennies, l’école francophone s’est souvent transformée. Elle doit même se dépasser si elle veut soutenir la vitalité communautaire et l’engagement citoyen. Pour éviter le statu quo, elle doit sans cesse se remettre en question. En un mot, elle doit innover si elle veut sortir du lot, car la concurrence est forte.
Et si créer et innover devenait sa marque de commerce ? Des exemples concrets ? Il y en a partout. De quoi y puiser l’inspiration pour enrichir le calendrier scolaire.
En Ontario, Matthieu Leroux, un enseignant de musique, a monté des listes de chansons en français. Pourquoi ? Pour montrer à ses élèves qu’ils peuvent développer leur créativité, non seulement avec un instrument dans les mains, mais avec d’autres activités comme l’écoute musicale. Et quoi de mieux pour nourrir notre sentiment d’appartenance que de fredonner un air qui nous rappelle cette belle journée d’été… ou notre première peine d’amour!
Dans le Pontiac québécois, les élèves d’Isabelle Nadeau ont littéralement adopté les ours polaires! À partir de l’activité De menacés à protégés, tirée de la Banque d’activités pédagogiques, l’enseignante a sensibilisé ses élèves aux animaux menacés et protégés au Canada. À l’aide d’objets recyclables, ces jeunes ont réalisé une œuvre pour représenter l’ours polaire dans son habitat naturel. L’initiative de l’enseignante leur a permis de discuter d’enjeux environnementaux qui les touchent tout en activant leur créativité.
Et l’innovation
À Limoilou, à Québec, les élèves de Nicole Frédérick ont gazouillé leur quartier. Parce qu’ils connaissent parfois mal ce qu’ils côtoient, leur enseignante les a invités à photographier leur l’environnement immédiat. En les laissant décider du sujet de leurs photos, la prof a stimulé leur imagination. Dans un deuxième temps, les photos ont été accompagnées d’un court texte de 140 caractères : un gazouillis. Avec des mots travaillés, ciselés, ressentis, les ados ont décrit leur état d’âme face à l’image choisie. En racontant ces petites histoires dans un français littéraire, les jeunes ont eu l’occasion de travailler sur la langue, la syntaxe, la ponctuation, la synonymie, le vocabulaire. Ils ont alors constaté le pouvoir d’évocation des mots.
Liberté rime avec mille possibilités
Enseigner en donnant une place de choix à de nouvelles avenues, c’est permettre aux élèves d’être créatifs. Et c’est aussi leur montrer que l’école francophone les amène à se dépasser. Les élèves sont déjà plongés dans les médias sociaux. Pourquoi ne pas apprivoiser avec eux ces vagues technologiques ? Suffit de leur faire prendre des affluents qui feront naître en eux un véritable sentiment d’appartenance à leur communauté.
À Calgary, dans la classe d’Andrée-Anne Paradis, ce sentiment d’appartenance s’exprime par les arts. Selon l’enseignante en arts visuels, les jeunes ont besoin de s’exprimer pour construire leur identité. « C’est en créant qu’ils apprennent à mieux se connaître, à découvrir les trésors cachés en eux », assure l’enseignante.
À l’Université de Moncton, Lyne Chantal Boudreau, professeure et chercheure à la Faculté des sciences de l’éducation en administration scolaire, est convaincue que l’innovation et la créativité s’instaurent mieux dans un groupe quand la collaboration est présente. « Tout est possible » selon elle quand il y a place à la liberté d’expression ; cela permet « de réaliser ses plus grands rêves ».
Grandir avec la créativité
Miser sur la créativité et l’innovation, tant dans la pédagogie qu’avec la communauté et le milieu scolaire, c’est gagnant pour une école. Ça stimule l’émergence de jeunes adultes libres et créatifs. Le milieu scolaire prépare ainsi une génération de citoyens confiants et fiers. Bien outillés, ils n’hésiteront pas à s’engager dans une communauté francophone reconnue pour son sens de l’innovation. Mais au-delà des mots, il faut aussi du concret en rendant plausible le poireau et son compère l’orange sur le cactus ! Ainsi nourris, ces jeunes esprits seront nos futurs entrepreneurs, créateurs et visionnaires de demain !
Comme Pinterest…
Les huit principes directeurs sont tous d’égale importance, tous aussi pertinents les uns que les autres. Ils tiennent compte des enjeux actuels de la francophonie et assurent la pertinence des activités conçues pour favoriser la construction de l’identité francophone.
Un peu comme Pinterest : vous n’avez pas besoin de ça pour vivre, mais pour avoir des idées, c’est l’fun à avoir !
Par une série de 8 publications, Francosphère aborde chacun des 8 principes directeurs qui sont là pour aider à intervenir le mieux possible dans la construction de l’identité francophone des jeunes. 8 fois plutôt qu’une, découvrez comment notre francophonie est à la fois contemporaine, innovante, diversifiée, communautaire, confiante, rassembleuse, engagée et durable.
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