Mélanie Lescort: un monde où chaque élève s’épanouit

Mélanie Lescort est conseillère pédagogique en appui aux initiatives ministérielles au Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques. L’équité, l’inclusion et la réussite de tous sont au cœur de son mandat. Elle œuvre auprès des 12 conseils scolaires de langue française de l’Ontario en matière de littératie, d’actualisation de la langue française et d’accueil et d’accompagnement des élèves nouveaux arrivants. Mélanie Lescort a enseigné dans les écoles secondaires de l’Est ontarien ainsi qu’à La Cité. Elle termine ses études doctorales à l’Université d’Ottawa.

Francosphère a invité les intervenantes et intervenants du congrès 2019 de l’ACELF, dont Mélanie Lescort, à partager leurs impressions sur des enjeux actuels en francophonie canadienne.
.

Comment les différentes diversités présentes dans votre milieu vous permettent-elles d’innover?

La diversité est une richesse à cultiver en éducation. On la reconnaît, on la célèbre, on la partage et on la vit par la collaboration. La diversité des personnes qui m’entourent, la diversité de leur culture, de leurs idées, de leurs valeurs et de leurs expériences me permet de m’ouvrir sur le monde. Elle donne accès à des savoirs et à des savoirs-faire qui me permettent de voir et de faire autrement. La diversité m’invite aussi à considérer plusieurs perspectives, dont celles qui divergent de la pensée dominante. Elle soutient ainsi la pensée critique et la pensée créative qui sont clefs à la résolution de problèmes et à l’innovation. Enfin, la diversité me motive puisqu’elle nourrit mon apprentissage continu.
.

En 2030, lorsque vous regarderez dans votre rétroviseur, que souhaitez-vous avoir inspiré à votre entourage professionnel?

Je souhaite avoir inspiré les personnes de mon entourage à devenir des agents moraux et des agents de changement. J’imagine une communauté de collègues outillés à intervenir pour soutenir la réussite et le bien-être des élèves, mais aussi l’inclusion et l’équité dans leur milieu. Je rêve de praticiens confiants, réflexifs, mais aussi remplis de sécurité professionnelle et linguistique. Ce sont des pédagogues-chercheurs qui fondent leurs choix pédagogiques sur plusieurs sources de données fiables et pertinentes. Enfin, j’espère avoir alimenté leur flamme pour l’apprentissage à vie, d’avoir ravivé leur sentiment d’auto-efficacité et d’efficacité collective. Ce sont des collègues avec qui j’aurai grandi et co-appris et avec lesquels j’aurai bâti une vision du monde où chaque élève s’épanouit grâce à nos interventions sensibles, adaptées, efficaces et, surtout, intentionnelles.
.

Partagez une expérience de collaboration novatrice qui a favorisé l’engagement?

Depuis les trois dernières années, j’ai l’occasion de travailler avec des regroupements de pédagogues à l’échelle de la province ontarienne. Ensemble, nous nous informons, nous outillons, réfléchissons et réseautons dans le but de soutenir la réussite et le bien-être des élèves. Dans l’un des cas, cette collaboration a pris la forme d’un projet portant sur le développement des compétences culturelles et interculturelles du personnel scolaire. Dans un autre, celle d’un Réseau ALF-PANA (actualisation linguistique du français-programme d’appui aux nouveaux arrivants), dont le but est de partager des expériences, des pratiques gagnantes et des pratiques novatrices en lien avec le soutien du bien-être, de l’accueil, de l’inclusion et de l’accompagnement du personnel de l’école et de tous les élèves, dont les élèves apprenants du français et les élèves nouveaux arrivants. Ces collègues passionnés comme moi engagent mon cœur et mon esprit. Nous croyons que pour faire une différence, il faut collaborer!