Sarah Anne Lalonde: ce qui nous unit et nous rassemble

Plusieurs aspects de l’éducation passionnent Sarah Anne Lalonde, mais surtout les liens entre l’usage des outils de l’ère numérique et le développement des compétences globales chez l’élève. Sa créativité et son sens d’innovation se reflètent à travers son influence, en tant que pédagogue en formation, sur Twitter et sur VoicEd.ca. Ses projets du moment consistent en la rédaction d’une série de billets de blogues et l’animation de son propre podcast bilingue, «Que sera Sarah?», disponible sur iTunes.

Ses objectifs pour l’année en cours :  se qualifier en tant que Google Trainer et se joindre à l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario.

Francosphère a invité les intervenants du congrès 2018 de l’ACELF à partager leurs impressions sur des enjeux actuels en francophonie canadienne.

La culture dans le numérique: Créer? Apprécier? Faire sa place?

La culture a certainement sa place dans le numérique. Bien sûr qu’il faut apprécier et partager ce qui existe en ligne, mais je crois que nous devons à la fois devenir plutôt des contributeurs à l’intérieur de notre propre communauté. Le numérique est tellement puissant qu’il faut en profiter et propager notre langue, notre voix, nos valeurs et notre culture. Nous avons certainement une place, mais il faut prendre plus d’espace. D’après moi, ça peut facilement commencer dans nos écoles. Il faut former nos apprenants à être de bons citoyens numériques afin qu’ils puissent contribuer, à l’aide de blogues, de gazouillis, de vidéos, etc. Cela peut ressembler à des critiques de films, des rapports de romans, des réflexions de blogues sur des activités culturelles ou autres formes de publication ou de diffusion.

La francophonie canadienne: Plurielle? Diversifiée? Inclusive?

Je crois que la francophonie canadienne est si riche et si dynamique! Cela étant dit, nous devons, surtout en tant que pédagogues, célébrer nos différences; nos accents diversifiés, nos variétés de langues, de dialectes et de régionalismes. Il faut être ouvert à apprendre de l’autre et à propos de l’autre afin de créer une communauté francophone qui est inclusive, qui va permettre à tout francophone de ressentir ce sentiment d’appartenance à la culture francophone canadienne. En tant qu’enseignante dans le système scolaire francophone, c’est une de mes responsabilités : coconstruire une francophonie plurielle accessible à tous mes élèves. C’est facilement réalisable avec des activités proposées par l’ACELF. Mon rôle est d’offrir une salle de classe où tous sont confortables de s’exprimer et de créer des apprenants qui partagent cette même philosophie inclusive de l’espace francophone. Nous sommes si nombreux! La francophonie, c’est quelque chose qui nous unit et nous rassemble!

L’insécurité linguistique:in ou out?

Depuis aussi longtemps que je me souvienne, je compose avec l’insécurité linguistique. Même si ma langue maternelle est le français, je proviens d’une région de l’Est ontarien où le français est langue minoritaire et où l’anglais est, du même coup, majoritaire. Ceci fait en sorte que mon accent, ma prononciation, mon intonation et mon articulation sont différents de la norme, en raison de la dominance de l’anglais dans ma communauté et de mon foyer exogame. Comparé aux communautés avoisinantes très francophones, je me suis toujours sentie moins compétente, comme si je me faisais juger sur mes choix de mots et qualité de ma langue.

Pour moi, mon podcast me permet de vaincre mon insécurité linguistique, de promouvoir l’authenticité de ma voix, la beauté de mon accent et la valeur ma langue. Ensemble, combattons l’insécurité linguistique avec le podcasting! Ce moyen peut aussi être un outil pour VOS élèves afin de découvrir les variétés linguistiques et apprendre à apprécier les accents et les régionalismes!