Paule Buors: passons à l’action avec les jeunes
Paule Buors est une passionnée de la pédagogie en milieu minoritaire, particulièrement la construction langagière, identitaire et culturelle. Elle est détentrice d’une maîtrise en éducation de l’Université de Saint-Boniface. Elle a été enseignante à divers niveaux scolaires, conseillère pédagogique pour le ministère de l’Éducation du Manitoba, avant de joindre l’équipe de programmation de la Division scolaire franco-manitobaine.
Francosphère a invité les intervenantes et intervenants du congrès 2019 de l’ACELF, dont Paule Buors, à partager leurs impressions sur des enjeux actuels en francophonie canadienne.
Qu’est-ce qui stimule votre créativité dans votre pratique professionnelle?
Je suis chanceuse de pouvoir travailler avec des jeunes de mon conseil scolaire. Chaque année, j’essaie de tisser de nouveaux liens avec les jeunes dans le cadre de formation de leadership francophone. Je m’intéresse à ce qu’ils font, ce qu’ils aiment, ce qu’ils souhaitent accomplir. Ensemble, nous nous imaginons comment transformer nos milieux pour qu’il y ait une plus forte vitalité linguistique, et nous passons à l’action. Les jeunes, à leur tour, deviennent des agents de changement, des passeurs culturels et des modèles accessibles.
En 2030, lorsque vous regarderez dans votre rétroviseur, que souhaitez-vous avoir inspiré à votre entourage professionnel?
Ma passion pour la construction langagière et identitaire a pris son essor en 2001 dans le cadre des Stages de perfectionnement de l’ACELF. À partir de ce moment-là, je voulais me trouver dans l’action. Ainsi, depuis quelques années déjà, je contribue entre autres à l’élaboration de documents et aux formations de construction langagière et identitaire pour mon conseil scolaire. Plus récemment, j’ai mené un projet de recherche pour l’élaboration d’un outil pour l’oral spontané de la maternelle à la 12e année. Je souhaiterais en 2030 que le milieu scolaire offre plusieurs occasions de prise de parole authentique et spontanée pour les élèves.
Je constate que le travail qui se fait auprès des jeunes permet de former une jeunesse ancrée dans la francophonie d’aujourd’hui, qui veut contribuer à celle de demain. En 2030, je souhaiterais qu’il y ait une forte vitalité linguistique dans les écoles. La construction identitaire serait comprise et intégrée par toutes et tous dans le quotidien scolaire. Les élèves auraient un rapport positif à la langue et surtout une fierté francophone.
Partagez une expérience de collaboration novatrice qui a favorisé l’engagement.
Je collabore depuis 2010 à la formation de leadership du groupe JMCA (Jeunes Manitobains de communautés associées). Ce groupe, qui comptait 20 jeunes de la 9e à la 12e année à ses débuts, en comprend plus de 200 aujourd’hui. Et il continue à prendre de l’ampleur. À chaque année, les élèves participent à des journées de formation de leadership francophone. Les jeunes pratiquent leurs habiletés dans des initiatives du conseil scolaire et dans leurs écoles.
Ces jeunes jouent donc un rôle très important dans leur milieu scolaire et communautaire pour accroître le sens d’appartenance à la francophonie. Les jeunes de ce groupe participent à des événements du conseil scolaire à titre d’animateur et de moniteur. Ils sont pour les plus jeunes élèves des modèles francophones.
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