S’engager ici et maintenant
Les enseignantes et les enseignants sont souvent des bougies d’allumage. Par leur passion et leur engagement, ils créent la petite étincelle qui produit le déclic dans l’apprentissage de leurs élèves.
Mais comment susciter chez les élèves cette motivation à s’engager dans leur parcours scolaire? Et comment le faire dans un contexte virtuel? Comment faire pour transmettre à nos élèves cette parcelle de passion nécessaire au développement d’un individu?
Ce sont à toutes ces questions auxquelles Sarah Anne et Matthieu Leroux ont voulu répondre dans ce balado. Les deux enseignants ont invité une collègue enseignante de français et de sciences sociales, Élise Goulet Pedersen, tout autant passionnée qu’eux, à discuter d’engagement. Dans un premier temps, la discussion s’est portée sur l’activité de la BAP, Imaginer, visualiser, s’engager!, qui fut présentée aux élèves de Mme Élise. Dans un deuxième temps, les trois enseignants ont exploré de manière plus approfondie la notion d’engagement tant chez les élèves que chez les enseignantes et enseignants.
Une discussion franche et sincère entre trois enseignants engagés, soucieux de voir leurs élèves s’investir dans leur vie, leur école et leur communauté francophone.
Ce balado de Francosphère est le troisième d’une série d’entrevues réalisées par Sarah Anne et Matthieu Leroux, deux enseignants franco-ontariens créatifs et passionnés. À travers des entrevues éclairantes, ils font découvrir au nouveau personnel enseignant des écoles de langue française le rôle qu’il peut jouer afin de contribuer à la construction identitaire de leurs élèves.
C’est quoi ça, l’engagement?
Quand on demande à des jeunes de 12 et 13 ans ce que représente pour eux l’engagement, on peut parfois avoir des surprises. Élise Goulet Pedersen a été amusée d’entendre qu’ils savaient déjà que le mariage était un engagement! Mais au fond, ce n’est pas bête. Puisque l’engagement, c’est de promettre de mener à bien un projet, qu’on soit… deux ou une classe complète, c’est du pareil au même, ou presque!
Cette discussion sur l’engagement, Élise l’a eue avec ses élèves pour bien démarrer l’activité de la BAP Imaginer, visualiser, s’engager!. S’interroger sur l’engagement, c’est prendre conscience qu’on va faire avancer des idées qui nous tiennent à cœur! Comme quoi? Faire le ménage de la cour d’école au printemps. Faire une levée de fonds pour acheter de l’équipement médical pour l’hôpital de la ville. Organiser des journées sportives ou artistiques avec les autres écoles de la communauté. Ou, comme dirait Mme Élise à ses élèves, tout projet qui va amener « du bien, du bon, du positif au sein de notre classe, de l’école ou de la communauté ».
Différents niveaux d’engagement
Au passage, Élise Goulet Pedersen en profite pour présenter à ses élèves des exemples de jeunes qui se sont engagés dans leur communauté. C’est le cas notamment de la jeune Franco-Ontarienne Hélène Campbell qui, à 15 ans, avait fait une campagne pour sensibiliser les gens aux dons d’organes. Ou encore de William Burton, qui a créé Le Réveil, un site pour faire connaître la culture franco-ontarienne.
Mais peu importe le type d’engagement, l’important, c’est de le mener à bon port. C’est le message que tient à transmettre l’enseignante.
Et du côté des enseignantes et enseignants…
Ça semble être une évidence, mais si le prof n’aime pas ce qu’il propose, comment les jeunes devant lui pourront-ils aimer le travail qui leur est proposé?
À la question de Matthieu Leroux qui lui demande, c’est quoi pour elle l’engagement, Élise Goulet Pedersen répond que ça se résume en un mot : la motivation. Elle donne pour exemple l’étude d’un récit romanesque. « J’ai des collègues qui me disent : « J’aime pas ce roman-là. » Ben, prends-le pas que je leur dis! » Si un enseignant n’est pas motivé, comment ses jeunes seront-ils engagés?
La tête et le cœur
« Quand on donne la chance aux élèves de créer quelque chose en lien avec leurs valeurs, l’engagement augmente », estime Sarah Anne. Son invitée est tout à fait d’accord avec la remarque.
En tant qu’enseignante et enseignant, il faut être capable de jouer à la fois sur deux tableaux : la tête et le cœur. La tête pour l’apprentissage, le cœur pour ce qu’ils aiment. Ils apprécient YouTube? Allons-y! « Mais faisons-leur découvrir la culture francophone. Ce sera une pierre deux coups », affirme Élise.
L’engagement, double défi en pandémie
C’est certain qu’avec la pandémie, l’engagement est plus difficile. Comment savoir si quelqu’un est vraiment engagé à travers un écran ou derrière un masque? C’est plus difficile de capter leurs émotions.
Les trois enseignants sont d’avis qu’il faut trouver des stratégies pour les engager. Des trucs pour les motiver. Et il faut les faire bouger, les tenir en alerte. On peut les saluer individuellement. Leur envoyer des petits bonhommes sourires. Leur demander de lever la main pour vérifier leur attention. On peut aussi leur assigner des tâches même à distance.
Par exemple, un élève pourrait être responsable de la musique avant le début du cours. Profitez-en pour les faire parler de ce qu’ils aiment. Pourquoi pas leur demander de présenter leurs animaux de compagnie? C’est une façon d’aller chercher les élèves avec leur passion. De leur montrer qu’on s’intéresse à eux.
Et après?
Depuis bientôt un an, on invente constamment dans nos classes. Jamais auparavant, le personnel enseignant n’avait connu une telle situation. C’est normal de se questionner sur ce que sera l’après COVID-19. Sur ses conséquences dans le monde de l’éducation.
Mais puisqu’il y aura inévitablement un après, avez-vous pensé que l’engagement cultivé dans le virtuel se cueillera un jour dans le concret? En ayant servi de modèle à nos élèves, ils deviendront plus forts pour l’avenir. Et si vous n’en êtes pas encore complètement convaincus, il est grandement temps d’aller écouter notre balado sur l’engagement!
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