L’écriture, c’est magique!
«L’écriture, c’est une forme d’art et c’est magique!», s’exclame l’auteur-compositeur-interprète franco-ontarien Yao dans une classe d’élèves visiblement captivés. Avec aisance et dynamisme, le slameur partage ses astuces pour créer de bons textes auprès des jeunes du Centre de services scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles et du Centre de services scolaire de la Capitale, au Québec. En pleine tournée dans le cadre de notre programme Coup double, nous avons croqué sur le vif quelques moments de son atelier d’écriture créative dans la classe de 4e secondaire de Josée Beaudoin, à l’école Roger-Comtois, à Québec. Vous le verrez, cette expérience a fait naître des regards illuminés!
Une passion née à l’école
Artiste d’envergure, Yao mélange la poésie, le slam, le soul et le funk dans une carrière en français qui le mène dans plusieurs provinces et territoires du Canada ainsi qu’ailleurs dans le monde. Et s’il a volontiers accepté d’alterner les salles de spectacle avec des salles de classe pour réaliser une tournée Coup double, c’est qu’il aime particulièrement s’adresser aux élèves. C’est d’ailleurs avec un enthousiasme contagieux qu’il sait partager sa passion pour les mots, un intérêt qu’il a lui-même développé à l’école de langue française. «Moi, j’ai eu la piqûre dans une salle de classe. J’ai eu la chance de vivre un atelier dans une salle de classe et ça a changé ma vie au sens propre. Aujourd’hui, j’ai une vie de rêve et je peux dire que tout est parti de là», a-t-il confié.
Le pouvoir de l’écriture
«Ton film préféré: un scénario. Ton repas préféré: une recette. Ton jeu vidéo préféré: de la programmation. Tout passe par l’écriture, et ça peut vous ouvrir des portes», explique Yao aux élèves lors de son atelier. Devant une classe attentive, pas à pas, l’artiste d’Ottawa présente l’importance de l’écriture dans la vie de tous les jours. Puis, il invite les élèves à expérimenter des techniques de rédaction.
«Je donne un atelier d’écriture créative aux élèves, que je compare souvent à un spa littéraire. L’idée de cet atelier-là, c’est non seulement de démystifier l’écriture, mais aussi de donner aux élèves des outils qui rendent accessibles les techniques rédactionnelles pour différents textes créatifs, que ce soit la chanson, le slam, les dissertations, les pièces de théâtre ou même encore des projets non fictionnels», explique l’artiste.
La francophonie est partout
Yao fait aussi découvrir aux élèves l’étendue de la francophonie en leur racontant son parcours. «Je leur explique d’où je viens. Je leur explique qu’effectivement, beaucoup de gens ne savent pas que l’Ontario a la 2e plus grande population francophone au Canada. Je leur explique que ma carrière m’a amené à faire des spectacles à l’est et à l’ouest du Canada. [Par exemple,] il y a des Franco-Ténoises et des Franco-Ténois et j’ai eu la chance de faire des spectacles [aux Territoires du Nord-Ouest]», mentionne le Franco-Ontarien.
«Quand je leur explique jusqu’où j’ai été en faisant de la musique en français: au Cap-Vert, en Algérie, au Maroc, en Tunisie, [etc.], ça les surprend de constater que la francophonie est beaucoup plus large. Même à l’intérieur du pays, il y a plusieurs possibilités [de vivre et de travailler en français]. Donc, vraiment, ça donne aux élèves l’opportunité de voir leur propre langue autrement», poursuit-il.
Faire découvrir la culture francophone
«Il faut présenter [aux élèves] des éléments de la culture et aussi sortir un peu de ce qui est traditionnel en français», pense Josée Beaudoin, enseignante de français à l’école Roger-Comtois, à Québec. Ayant travaillé à l’organisation de la tournée de Yao alors qu’elle était conseillère pédagogique, elle aime trouver des façons créatives de faire vivre la francophonie aux élèves. L’atelier de Yao lui a offert cette occasion. «Daniel Pennac, dans un de ses romans, disait: On ne force pas une curiosité, on l’éveille. Alors, j’essaie toujours d’éveiller des curiosités. Mon but, c’est de créer des étincelles chez les élèves», indique-t-elle, heureuse d’avoir constaté l’intérêt des élèves de sa classe pour l’atelier de l’artiste.
Une expérience doublement enrichissante!
Cet atelier de Yao, visiblement, a eu du succès auprès des jeunes. Il suffit d’en parler aux élèves qui ont participé à l’atelier. «C’était vraiment intéressant, c’était instructif. Dans la vie de tous les jours, je n’aurais pas pu rencontrer un artiste de même», explique Laora Sisto, élève à l’école Roger-Comtois, qui souligne l’implication de l’auteur-compositeur-interprète auprès des jeunes.
«J’ai beaucoup aimé l’atelier de Yao, ce qu’il nous a fait faire [comme exercices d’écriture] aussi. J’ai appris beaucoup de choses», ajoute Xavier Lamarre, élève dans la même école.
«J’ai vraiment aimé l’énergie qu’il a mise dans son atelier. C’était drôle aussi. Ça donnait de l’inspiration. Les techniques qu’il a présentées pour faire des phrases sont de très bonnes idées. Ça aide beaucoup», explique aussi Linaewen Hervé, élève de la même classe.
D’ailleurs, un tel atelier est doublement enrichissant pour les jeunes. En effet, la présence de l’artiste franco-ontarien dans des salles de classe québécoises a aussi éveillé la conscience des élèves quant à la vitalité et à la diversité de la francophonie canadienne. «J’ai été étonné [d’apprendre] qu’il y a autant de francophones comme ça dans le Canada», explique Xavier, heureux d’avoir exploré une part de l’univers de l’artiste franco-ontarien.
Xavier y va même d’un souhait pour le futur. «Je trouve ça vraiment intéressant qu’on invite des artistes comme ça à l’école pour faire des présentations. Ça apporte plus de diversité dans les cours. Je pense que c’est quelque chose qui devrait plus se faire au cours des années à venir, puis surtout dans plusieurs autres écoles. Ça pourrait vraiment intéresser plusieurs jeunes», ajoute-t-il.
Des ateliers innovants et uniques
Vous travaillez pour un centre de services, un conseil, un district ou une division scolaire et ces commentaires vous inspirent? Contactez-nous pour découvrir les possibilités que vous offre notre programme Coup double. Car parfois, tout comme ça a été le cas pour Yao, les ateliers présentés en classe créent un déclic. Ouvrent des horizons. Permettent de découvrir des passions. Et pavent la voie à une vie épanouissante en français.
À propos de Coup double
Le programme Coup double de l’ACELF permet aux établissements scolaires d’accueillir une professionnelle ou un professionnel du milieu culturel francophone, provenant d’une autre province ou d’un autre territoire du Canada. Dans le cadre d’une tournée, la créatrice ou le créateur a ainsi le mandat de développer et de présenter aux élèves un atelier instructif lié à son domaine d’expertise culturel. Un voyage, à même la classe, qui stimule la curiosité des élèves ainsi que leur goût de créer en français. Et qui, du même coup, leur fait explorer la langue française et la culture francophone autrement! Coup double reçoit le soutien financier du Programme d’appui à la francophonie canadienne du gouvernement du Québec ainsi que des gouvernements de l’Ontario, du Manitoba, de Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick.
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