Le langage universel de l’art: un pont entre les cultures
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L’art est bien plus qu’une simple forme d’expression. C’est un langage universel. Un pont entre les cultures, les générations et les expériences humaines. Il connecte les individus. Donne une voix à celles et ceux qui n’en ont pas. Et inspire des dialogues profonds sur la résilience et l’inclusion.
Lors du congrès 2024 de l’ACELF, les congressistes ont été captivés par le témoignage puissant de Marie-Denise Douyon, illustratrice, auteure et artiste multidisciplinaire. Née à Port-au-Prince et installée à Montréal, elle a raconté comment elle a puisé dans l’art pour survivre, se reconstruire et s’accomplir pleinement. Son récit émouvant a suscité une réflexion collective sur la capacité de l’art à devenir un outil de résilience et de découverte de soi.
Créer pour se reconstruire
Dans sa conférence, Marie-Denise a présenté une vidéo touchante retraçant son parcours. Ce documentaire met en lumière comment les épreuves qu’elle a traversées lui ont permis de découvrir l’art comme un outil de transformation personnelle. À travers la création artistique, elle a appris à bâtir des ponts entre les cultures, à surmonter les défis et à inspirer les autres.
Pour elle, créer ne servait pas à fuir la réalité, mais à la transformer. Redonner un sens et une beauté aux épreuves. Elle décrit cette période comme un moment charnière où elle a réalisé que l’art pouvait être bien plus qu’une activité. Mais un véritable outil de survie.
Un nouveau départ à travers la peinture
C’est à Montréal que l’artiste a véritablement commencé à peindre. Dans cette ville marquée par la diversité et l’ouverture, l’art est devenu son principal moyen d’expression. «Parfois, ce que je vivais était trop intense pour que je puisse mettre des mots sur ce que je ressentais. Les pinceaux ont pris le relais pour exprimer ce qui ne pouvait pas être articulé», confie-t-elle.
À travers la peinture, elle explore son identité multiculturelle et célèbre ses racines. L’art lui a permis non seulement de s’ancrer dans sa nouvelle réalité, mais aussi de créer des ponts avec les autres. Pour elle, l’art n’est pas seulement un moyen de surmonter ses propres épreuves, mais également un outil précieux, un langage universel pour aider les autres.
L’art comme outil d’inclusion
En s’installant au Québec, Marie-Denise a rapidement compris que, bien qu’elle partageait la langue française avec son entourage, les expressions, les références culturelles, et les perceptions étaient différentes. Elle a donc appris à communiquer au-delà des mots. «On parle la même langue, mais pas le même langage», dit-elle. Dessins et peintures sont devenus un langage alternatif.
C’est aussi à travers l’art que Marie-Denise crée des ponts avec les personnes issues de l’immigration récente lorsqu’elle donne des ateliers au YMCA de Montréal. «Beaucoup de jeunes n’ont pas les mots pour exprimer comment ils se sentent», explique-t-elle, soulignant que l’art devient alors un langage universel. Dans ce contexte, il permet non seulement de dépasser les barrières linguistiques, mais aussi de donner une voix à celles et ceux qui se sentent invisibles. «Il faut vivre le langage. Et ce langage qui se résume dans le temps peut s’appeler l’inclusion».
Elle encourage le personnel enseignant à intégrer l’art dans leurs pratiques. L’art crée un espace neutre où chacun peut s’exprimer librement, favorisant la solidarité et l’entraide. À travers des ateliers, les participantes et participants découvrent en eux les outils pour communiquer et tisser des liens. L’art devient un pont, non seulement entre les langues, mais aussi entre les cœurs et les esprits.
La création comme outil de résilience et de guérison
Le parcours de Marie-Denise illustre la puissance de la création artistique. En créant, elle a trouvé des ressources insoupçonnées pour surmonter les défis. Et elle aide les autres à faire de même. Pour elle, l’art est une thérapie et un espace de liberté.
Aujourd’hui, elle inspire d’autres à travers des ateliers de création et d’écriture et des conférences. Elle croit que chaque personne porte en elle un trésor caché. Une force qui ne demande qu’à être révélée. La solidarité et l’entraide sont, selon elle, des valeurs essentielles à enseigner dès le plus jeune âge. L’école est un lieu privilégié pour inculquer ces principes et aider chaque enfant à trouver sa place dans la société. «Les enseignantes et les enseignants ont le pouvoir d’encourager les élèves à se soutenir les uns les autres, à valoriser leurs différences et à construire ensemble un avenir inclusif», affirme-t-elle.
Pour elle, la solidarité devient un moteur collectif qui renforce le tissu social. Et prépare les enfants à devenir des citoyens engagés. En intégrant l’art comme outil dans les écoles, il est possible de développer cette entraide. Et d’offrir aux jeunes un moyen de s’exprimer. De comprendre leurs propres émotions.
L’histoire de Marie-Denise Douyon nous rappelle que l’art peut être bien plus qu’un loisir. C’est un voyage intérieur, une quête de soi et un outil pour surmonter les défis de la vie. À travers son parcours inspirant, elle nous invite à explorer notre propre trésor intérieur. «Chaque enfant mérite de se sentir vu, entendu et compris. L’entraide et la solidarité que nous cultivons dans les classes aujourd’hui façonnent la société de demain», conclut-elle.
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