Josée Poirier-Crête: l’engagement, c’est comme une tasse de thé!
Fière Franco-Ontarienne, Josée Poirier-Crête est convaincue et passionnée par l’approche culturelle de l’enseignement. Cette enseignante en affectation spéciale au Conseil des écoles catholiques du Centre-Est en Ontario accompagne des équipes-écoles vers des pratiques pédagogiques efficaces pour le milieu minoritaire. Elle promeut la francophonie et les ressources pédagogiques dynamiques en construction identitaire dans plusieurs réseaux. Josée Poirier-Crête détient une maîtrise en psychopédagogie de l’Université d’Ottawa et est membre du comité d’orientation stratégique de l’ACELF.
Francosphère a invité les intervenantes et intervenants du congrès 2019 de l’ACELF, dont Josée Poirier-Crête, à partager leurs impressions sur des enjeux actuels en francophonie canadienne.
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Comment tentez-vous d’inspirer les jeunes pour les engager envers leur francophonie?
Sachant que l’engagement à la culture francophone est un cheminement personnel et réfléchi, nous devons saisir au quotidien toutes les opportunités dans l’enseignement des matières pour la transmettre. Les jeunes reconnaissent en nous un modèle culturel. Ils s’engagent à notre culture. Il faut partager nos passions, nos goûts et nos intérêts à la francophonie. Ce sont ces relations interpersonnelles authentiques avec les élèves qui favorisent le sentiment d’appartenance. En fait, l’engagement c’est comme une tasse de thé. Une fois que nous avons infusé l’eau du thé, on ne peut plus en retirer le thé. L’engagement c’est ce thé, sa saveur et son intensité. Si on veut inspirer, ou infuser, il faut que ça soit intéressant et que ça goûte bon!
Qu’est-ce qui stimule votre créativité dans votre pratique professionnelle?
J’apprécie l’importance que l’on accorde à la culture francophone : la nôtre et celle des autres. Nous sommes témoins d’un mouvement de mondialisation où les communications se facilitent et où l’on tisse de plus en plus de liens interculturels. Ce sont ces liens qui stimulent ma créativité dans ma pratique professionnelle. Ces liens nous permettent de nous ouvrir sur le monde, d’élargir nos horizons et ainsi de grandir dans notre milieu francophone respectif. Ces liens de communication brisent l’isolement des régions et nous font constater à quel point nous avons à apprendre à se connaître davantage. Cela est essentiel à la création du sentiment d’appartenance à un groupe. C’est le défi que nous avons à relever dans nos écoles plurielles et diversifiées.
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Comment les différentes diversités présentes dans votre milieu vous permettent-elles d’innover?
Œuvrer en milieu minoritaire, c’est innover à tous les jours afin d’appuyer nos jeunes dans leurs apprentissages et dans leur développement identitaire. Tout en tissant des liens à la francophonie d’ici et d’ailleurs, il s’agit de vivre des situations signifiantes dans lesquelles ils se reconnaissent, peu importe d’où ils viennent. Cela peut commencer par un partage d’expressions figurées à la compréhension de la synergologie. On favorise les techniques d’interactions verbales afin de développer un rapport dynamique, même affectif, avec la langue française et la culture francophone. La pratique de stratégies pédagogiques adaptées au milieu et au groupe nous permet d’engendrer davantage un rapport positif avec la langue française et d’une culture francophone ouverte sur le monde.
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En 2030, lorsque vous regarderez dans votre rétroviseur, que souhaitez-vous avoir inspiré à votre entourage professionnel?
Notre leadership et notre attitude en tant qu’intervenant exercent un très grand impact sur l’épanouissement et le cheminement identitaire des élèves. Le mandat particulier des écoles de langue française nous est confié. Choisir d’enseigner en milieu minoritaire, c’est choisir tous les jours d’être modèle, passeur et médiateur culturel. C’est à nous de protéger, de valoriser et de transmettre avec tous ses charmes, cette dynamique culture francophone. Les bottines doivent suivre les babines! Mon rétroviseur, je l’espère, aura inspiré un amour propre, un enracinement, une fierté et un très grand sentiment d’appartenance à la francophonie.
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Partagez une expérience de collaboration novatrice qui a favorisé l’engagement.
Notre participation au programme des Fêtes régionales du patrimoine d’Ottawa est une initiative qui valorise l’intérêt pour l’histoire et le patrimoine diversifié et inclusif du Canada. Elle est parrainée par la Société Histoire Canada et jumelée au programme pancanadien Jeunes Citoyens. Dans un contexte d’apprentissage dynamique, nos élèves en tant que penseurs critiques et créatifs conjuguent des apprentissages collaboratifs et authentiques. Ils explorent, en projets, des référents culturels francophones. En avril, il y a un grand rassemblement au musée de l’histoire ou au musée de la guerre. Ils ont alors la chance de se rencontrer et de présenter le fruit de leur recherche au grand public. Quoi de mieux pour conjuguer des apprentissages et une citoyenneté enracinée et engagée dans sa culture?
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