Quand un stage change une vie: l’histoire de Charles Boucher
Il y a de cela quelques années, Charles Boucher était étudiant en enseignement dans une université québécoise. C’est alors qu’un jour, il a entendu parler du programme S3 CANADA de l’ACELF. C’était une occasion en or de faire son stage de 3e année à l’extérieur du Québec, dans une communauté francophone du Canada. Désireux de sortir de sa zone de confort, il a décidé de l’essayer. Et la suite? Un gros coup de cœur qui a changé sa vie! Car Charles est aujourd’hui enseignant de 4e et 5e année à l’école des Voyageurs de Langley, en Colombie-Britannique et étudiant à la maîtrise en éducation à l’Université Simon Fraser. Dans cette vidéo, il nous raconte comment S3 CANADA a été un tournant dans sa vie.
Complètement ailleurs
Du Québec. Vers l’Ontario. Jusqu’en Louisiane. Et maintenant en Colombie-Britannique. Charles Boucher n’imaginait pas que son stage dans une école élémentaire francophone de London, en Ontario, allait créer en lui un déclic si fort et le mener dans tant d’aventures. «Je n’aurais jamais pensé que j’allais en apprendre autant!», explique-t-il.
Et toute cette histoire commence par une simple décision: faire le choix de vivre un stage avec S3 CANADA. Mais pourquoi avoir pris cette voie? «Je savais que je voulais explorer quelque chose de différent pour ouvrir mes horizons à différentes perspectives en éducation, mais aussi au niveau culturel, connaître le Canada. Quand j’ai vu cette opportunité, j’ai su que c’était ma chance d’aller explorer un autre contexte. Au Québec, on pense que le français, c’est presque seulement au Québec. Mais en fait, le français est partout dans les territoires et les provinces canadiennes. C’est ce que je voulais aller découvrir», explique-t-il.
Complètement enrichissant
Comment son stage s’est-il passé? «Dès mon arrivée à l’école francophone, j’ai été accueilli à bras ouverts. Il y a vraiment une fierté pour l’école que j’ai ressentie dès ma première journée, un sentiment de communauté que j’ai beaucoup aimé. Alors, j’ai vraiment eu envie de faire partie de cette école. Je me suis senti tout de suite dans la famille. Mon enseignante associée a su comment m’intégrer et me montrer le nouveau curriculum que je ne connaissais pas, parce que chaque province a un curriculum d’éducation ou un programme d’éducation différent. J’ai dû m’adapter. Mais ça m’a permis de connaître différentes façons pédagogiques et didactiques d’enseigner. Ça a été une expérience si extraordinaire. J’ai découvert ce qu’est une école francophone en milieu minoritaire qui crée sa propre communauté tissée serrée. J’ai vraiment aimé apprendre de cette communauté francophone là», explique l’ex-stagiaire.
«Pour moi, c’était complètement enrichissant parce que j’ai pu découvrir et apprendre par [l’entremise de chaque] élève. Ça a été une expérience d’ouverture incroyable. [J’ai appris que] le français est un point d’ancrage à une variété de cultures et de perspectives. J’ai absolument été charmé par la communauté de mon école, ce sentiment d’appartenir à une famille unie par une langue. C’est difficile à décrire. Il faut le vivre pour le comprendre, mais c’est un sentiment qui fait du bien», poursuit l’enseignant.
Complètement formateur
«Ce qui a été complètement formateur pour moi, c’est de découvrir un nouveau contenu pédagogique, de nouvelles méthodes pédagogiques et didactiques. Ça m’a ouvert à d’autres perspectives. Faire un stage dans un milieu minoritaire, ça nous donne une perception de l’enseignement complètement différente. Ça m’a donné des outils de plus dans mon coffre à outils d’enseignant», indique Charles en soulignant combien son stage l’a fait grandir.
Il explique que son expérience dans une école francophone ontarienne a été, pour lui, aussi formateur professionnellement que personnellement. «C’est comme si on m’avait ouvert les yeux sur des enjeux différents. Ça m’a permis de découvrir à quel point la langue française est importante [qu’elle] fait partie de mon identité et qu’il faut faire des efforts pour la conserver. Puis, que je peux être un agent de changement dans la conservation de cette langue-là», explique-t-il.
Charles souligne que lors de son stage, il a compris le rôle important du personnel enseignant, non seulement sur le plan pédagogique, mais aussi dans le développement de l’identité linguistique et culturelle des élèves. «Je pense que c’est quelque chose qui est incroyable dans ces milieux: on voit la différence qu’on peut créer. Ça m’a apporté beaucoup de nouvelles compétences, comme comment créer des activités qui vont faire sens [pour valoriser] la langue française», poursuit l’enseignant.
C’est avec tout ce bagage accumulé qu’il a terminé son stage. «Je me souviendrai toujours de la dernière journée. Mon enseignante associée avait composé avec les élèves une chanson à la guitare pour me souhaiter bonne chance dans ma carrière d’enseignant. Ça m’avait touché cette expérience-là et le fait que j’avais pu laisser ma trace. Puis, j’avais tellement adoré passer du temps avec ma classe, que je suis retourné à l’école [quelque temps après mon stage] pour revoir les élèves. Et je me souviens encore à quel point c’était touchant de voir les élèves être si [enthousiastes] de me revoir», raconte-t-il.
Complètement dépaysant
Faire un stage avec S3 CANADA, c’est se sentir dépaysé, mais aussi, paradoxalement, se sentir vraiment chez soi. C’est exactement ce qu’a vécu Charles. Il a trouvé sa place dans les environnements accueillants et conviviaux de communautés francophones hors Québec.
«Tout de suite après mon stage que j’ai réalisé en Ontario, je savais que je voulais aller enseigner dans un milieu minoritaire. Je dis souvent que j’ai eu la piqûre», explique l’enseignant. Après avoir entre autres passé par la Louisiane, il a choisi de devenir enseignant dans une école francophone de la Colombie-Britannique. «Dans mon nouveau milieu, j’ai retrouvé ce sentiment d’appartenance à l’école où c’est facile de tisser des liens avec les élèves», témoigne-t-il, visiblement épanoui par son travail et par sa nouvelle communauté francophone d’adoption.
Complètement franco
Vous êtes vous-même étudiante ou étudiant en enseignement au Québec et l’idée de faire un stage dans une école francophone avec S3 CANADA vous fait hésiter? On a demandé à Charles ce qu’il dirait à une personne dans votre situation. «Je lui dirais qu’elle ne devrait jamais passer à côté de cette opportunité incroyable. [Vivre ce stage, c’est avoir la chance] d’élargir nos perspectives éducatives, professionnelles, personnelles», explique-t-il. Selon lui, il y a plusieurs bonnes raisons de choisir de faire un stage S3 CANADA, dont celles-ci.
1. Ce stage offre «une ouverture sur des mondes pédagogiques complètement différents. Ça peut être une banque d’outils incroyable».
2. «Cette expérience permet de comprendre et de réaliser la réalité unique des milieux minoritaires francophones canadiens». Charles ajoute qu’on y découvre à quel point la profession enseignante dans les communautés francophones est gratifiante: «on est un acteur crucial dans la construction identitaire des élèves, on participe à la pérennisation de la langue française».
3. S3 CANADA «permet d’explorer la richesse culturelle et environnementale d’une autre région de notre magnifique pays. Je crois que cela nous fait grandir davantage en tant qu’humain [faisant partie] d’un pays multiculturel et diversifié en ouvrant nos horizons», complète-t-il.
Tout ceci, c’est peut-être vous qui le vivrez prochainement avec S3 CANADA. Qui sait où ça pourrait vous mener?
À propos de S3 CANADA
Les stages en enseignement de l’ACELF, S3 CANADA, font vivre à des étudiantes et étudiants en éducation du Québec une expérience de stages dans une école de langue française ailleurs au pays. Ils leur permettent de découvrir un nouveau contexte éducatif dans une communauté francophone du Canada et de créer des liens. Source d’enrichissement professionnel, personnel et culturel, ce programme vise à sensibiliser les étudiantes et les étudiants aux diverses réalités de la francophonie canadienne. S3 CANADA est offert grâce à l’appui financier du gouvernement du Canada.
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