Hélène de Varennes: renverser la tendance

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7 mai 2018
par Francosphère

Hélène de Varennes est étudiante au doctorat à l’Université du Nouveau-Brunswick. Éducatrice et conceptrice de ressources pédagogiques (petite enfance, littératie et éducation autochtone). Elle a été directrice d’école, directrice de l’éducation et agente pédagogique provinciale en littératie et francisation. Elle est l’une des rédactrices principales de la Politique d’aménagement linguistique et culturel (2014), ainsi que rédactrice et chercheure pour l’étude Valoriser les enfants, les familles et les services de garderie éducatifs (2016).

Francosphère a invité les intervenants du congrès 2018 de l’ACELF à partager leurs impressions sur des enjeux actuels en francophonie canadienne.

La culture dans le numérique: Créer? Apprécier? Faire sa place?

La maîtrise des technologies est un enjeu de premier plan pour l’économie, la culture, les responsabilités sociales et environnementales, l’éducation et bien d’autres domaines. Pour influencer, participer et favoriser la vitalité des communautés francophones, il est donc nécessaire de créer ses propres espaces numériques. La culture sous toutes ses formes, incluant la langue, est un aspect essentiel de la force mobilisatrice de la francophonie. Comme de plus en plus de sphères de la vie individuelle et collective se jouent sur les plateformes numériques, la culture aussi doit se faire une place de choix dans cet espace virtuel. La langue française et la culture acadienne et francophone au Canada minoritaire se sont épanouies grâce aux projets de vivre ensemble cette culture et cette langue. L’espace virtuel n’est qu’une évolution de ce projet de longue date de « faire société », comme le dit Joseph Yvon Thériault.*

La francophonie canadienne: Plurielle? Diversifiée? Inclusive?

Au dernier recensement, 2,7 millions de Canadiennes et de Canadiens se sont affichés comme francophones. Le nombre de francophones à l’extérieur du Québec a diminué de 2011 à 2016 : il est passé de 3,8 % de la population totale en 2011 à 3,5 % de la population en 2016. Ces chiffres sont alarmants parce que la communauté francophone ne peut exister sans que ses membres ne parlent le français, demandent des services en français (incluant l’éducation de leurs enfants), développent une forte identité face à leur culture. D’après les statistiques, il n’y a pas un assez grand nombre d’immigrants qui choisissent le français.

La Fédération des communautés francophones et acadienne collabore avec le gouvernement fédéral et d’autres entités dans le but de renverser cette tendance. Tous les leaders francophones, peu importe leur domaine, doivent aussi s’informer pour mettre en place des actions qui favoriseront une francophonie canadienne plurielle, diversifiée et inclusive.

L’insécurité linguistique: in ou out ?

L’insécurité linguistique est toujours présente. Il y a, encore aujourd’hui, des gens de tout âge qui préfèrent remplir un formulaire en anglais ou qui affirment mieux comprendre quand ils lisent en anglais.

Bien des facteurs peuvent expliquer ces attitudes :

  • vivre dans un milieu anglo-dominant et ainsi être ne pas être immergé dans toutes les nuances de la langue française
  • la tension entre la langue vernaculaire parlée à la maison et la langue apprise à l’école
  • l’impression de choisir entre la langue d’un parent non-francophone et celle du parent francophone
  • avoir trop souvent entendu que son français n’était pas adéquat.

Cette année, plusieurs groupes de jeunes se sont penchés sur la question de l’insécurité linguistique et ils ont proposé des solutions. C’est un pas dans la bonne direction, soit de prendre sa place avec confiance, au cœur des discussions en lien avec l’insécurité linguistique.

* Pour en savoir plus : erudit.org/fr/revues/as/2008-v32-n1-2-as2411/018896ar

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