3. Contrer notre insécurité

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Âge visé
12-13 ans
14-15 ans
16 ans et +
Disciplines scolaires
Français
Communication orale
Principe(s) directeur(s)
Développer un rapport positif à la langue française
Encourager la mobilisation
Conception
Boudreau, Camille
Thème(s)
(In)sécurité linguistique
Langue
Médias et communications
Mot(s)-clé(s)

communication, expression de soi, francophonie canadienne, langue parlée, médias et communications, sentiments, (in)sécurité linguistique

Introduction

Cette activité permet aux élèves de se familiariser avec le concept de l’insécurité linguistique(1) . Les élèves seront ensuite invités à produire une saynète visant à contrer des situations d’insécurité linguistique. Une liste de trucs et astuces vous est proposée à la fin de cette fiche pour vous aider à réaliser l’activité à distance avec vos élèves.

Démarche

En groupe-classe

Présentez un reportage ou une vidéo traitant de l’insécurité linguistique. En voici quelques exemples :

Animez une conversation sur l’insécurité linguistique avec vos élèves. Voici quelques questions qui pourraient faire avancer la discussion :

  • Qu’est-ce qui vous interpelle dans cette vidéo?
  • Qu’est-ce que l’insécurité linguistique?
  • Avez-vous déjà ressenti de l’insécurité linguistique ? Dans quel contexte?
  • Comment avez-vous réagi face à cette insécurité?
  • Que faites-vous pour contrer votre insécurité linguistique?
  • Que pourraient faire les gens de votre entourage (par exemple : votre famille, vos enseignants, vos amis, etc.) pour vous aider à réduire votre sentiment d’insécurité linguistique?

Proposez ensuite aux élèves de créer une saynète où ils feront la mise en scène d’un moment où ils ont vécu de l’insécurité linguistique. Ils devront ensuite recréer la même saynète, mais en trouvant des pistes de solution pour contrer leur sentiment d’insécurité linguistique. Les élèves peuvent s’inspirer des expériences qui sont ressorties préalablement dans la discussion afin de planifier leur saynète. Si certains élèves n’ont pas d’idées, vous pouvez leur proposer quelques mises en situations tirées du document Bâtir sur le roc : prévenir et lutter contre l’insécurité linguistique(2).

En équipe

Divisez la classe en équipes afin de préparer les saynètes, et assurez-vous que chaque élève ait une tâche à réaliser, selon ses intérêts (par exemple, scénariste, comédien ou comédienne, metteur en scène, etc.).

En groupe-classe

Invitez les élèves à présenter leurs saynètes devant le groupe. Après chaque représentation, animez une discussion sur les pistes de solution proposées pour contrer l’insécurité linguistique.

POUR ALLER PLUS LOIN

Demandez aux élèves de filmer leur saynète afin de créer une capsule vidéo. Les tutoriels de Fliptubeur de TFO sont un bon point de départ pour aider les élèves à bien planifier et produire leur capsule vidéo. Vous pouvez ensuite créer des codes QR menant aux capsules vidéos de vos élèves et les afficher un peu partout dans l’école!

Partagez les vidéos des élèves sur les médias sociaux de l’école ou de la communauté en utilisant les mots-clics #sécuritélinguistique et #acelf.

Partagez les vidéos des élèves dans le dossier collaboratif. Les élèves pourront également y voir des créations d’autres jeunes francophones de partout au Canada; il s’agit d’une bonne occasion pour discuter avec vos élèves des ressemblances et des différences entre leur réalité et celles d’autres jeunes de leur âge.

TRUCS ET ASTUCES POUR RÉALISER L’ACTIVITÉ À DISTANCE

  1. Demandez aux élèves de vous fournir une liste d’outils avec lesquels ils sont à l’aise (plateformes de vidéoconférence, dossiers collaboratifs en ligne, outils visuels pour des remue-méninges, mini-sondages en ligne, messagerie instantanée, etc.). Dans le cas d’élèves plus jeunes, faites cette demande aux parents.
  2. Prévoyez le temps nécessaire pour préparer vos contenus (vidéos, visuels ou courts textes) et du temps supplémentaire pour prévoir des problèmes de connexion.
  3. Lorsque l’activité s’y prête, envoyez vos contenus à l’avance dans une vidéo asynchrone aux élèves ou aux parents, dans le cas d’élèves plus jeunes. Vous n’avez pas besoin de montrer votre visage. Par exemple, vous pouvez utiliser des captures d’écran ou des images. C’est votre voix qui est la plus importante.
  4. Lors des rencontres virtuelles, misez sur l’interactivité et l’humour. Par exemple, agrémentez votre présentation d’un document visuel attrayant. Vous pouvez aussi dynamiser les moments d’attente en posant des questions ludiques aux élèves ou en diffusant de la musique d’ambiance francophone.
  5. Les outils de collaboration en ligne (ex: Google Drive, One Drive, Drop box) sont très utiles pour le travail en équipes ou lorsque l’activité demande de livrer un produit fini. Créez un dossier collaboratif à l’aide de l’un de ces outils pour que les élèves puissent travailler sur un même document et déposer leurs réalisations. Selon l’âge des élèves, le travail en équipe peut être réalisé lors des rencontres virtuelles ou de façon autonome. Demandez aux équipes de nommer un représentant qui pourra partager le fruit des travaux réalisés au reste du groupe.
  6. Dans le cas d’une activité qui comprend la collaboration d’une ressource externe à la classe (ex : parent, membre d’un organisme communautaire, etc.), prévoyez une rencontre virtuelle.

Vous pouvez également consulter d’autres astuces dans ces deux articles du blogue Le fabuleux destin d’une enseignante (Élise Goulet Pedersen):

APPROCHE SUGGÉRÉE POUR RÉALISER L’ACTIVITÉ

  • Les phénomènes d’(in)sécurité linguistique sont complexes. Les activités proposées par la BAP ne pourront pas « régler » la question, mais vous permettront de sensibiliser les élèves à l’existence d’un tel phénomène.
  • Pour poursuivre la réflexion avec les élèves, réalisez les activités Mon insécurité en croquis-note et Nos insécurités en mèmes.

(1) L’insécurité linguistique est une expression qui désigne un sentiment d’infériorité ou d’incompétence vécu par plusieurs francophones en contexte minoritaire lorsqu’ils s’expriment en français, même s’il s’agit de leur langue maternelle. Cette impression prend sa source dans l’idée que sa langue n’a pas la même valeur qu’une autre ou que l’on ne s’exprime pas dans la bonne variété de la langue, comme certains francophones du Canada peuvent le ressentir à la rencontre de Québécois ou comme certains Québécois peuvent le ressentir à la rencontre de Français. (Tiré du cahier « Le français dans tous ses états », Le Devoir, 16-17 mars 2019).

(2) Cholé Hinch et Frédéric Larouche, Notes de présentation de l’atelier Bâtir sur le roc : prévenir l’insécurité linguistique, congrès 2012 de l’ACELF.