L’animation culturelle comme véhicule pour accomplir son mandat 

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29 octobre 2025
par Francosphère

Connaissez-vous l’animation culturelle? Si oui, en comprenez-vous toute l’importance? «On croit souvent à tort que ce n’est que des activités parascolaires, mais en fait, ça touche toutes les sphères de la vie des jeunes», explique Louise Allard. 

Louise, consultante en construction identitaire et en animation culturelle, a animé l’atelier L’animation culturelle au service de la construction identitaire aux Stages de perfectionnement 2025 de l’ACELF. Et une des premières choses qu’elle demande durant son atelier, c’est de ne plus parler d’animation culturelle, mais bien d’actions culturelles. Parce que, comme l’a si bien dit Appolinaire Fotso, directeur général de l’Association des parents fransaskois, en Saskatchewan, durant l’atelier, ces actions sont un véhicule pour réaliser le mandat des milieux éducatifs francophones: transmettre le patrimoine culturel en plus des savoirs. Chaque moment qui devient un ancrage francophone dans l’identité des jeunes, et aussi des adultes, passe par ces actes de transmission, qu’ils soient petits ou grands. D’ailleurs, Louise le répète souvent: pour obtenir des résultats durables, il faut multiplier les opportunités. Donc, «les actions culturelles, c’est l’affaire de tous! ».  

Un levier pour les apprentissages 

«Les actions culturelles sont un investissement. Vous ne perdez pas votre temps, ça va vous revenir», insiste Louise durant son atelier. Dans le feu de l’action, on oublie parfois que ces petits gestes sont de véritables leviers pour les apprentissages. Ils nourrissent la réussite éducative des enfants et des jeunes. Ce sont des occasions pour eux de s’exprimer librement en français et de développer un rapport positif à la langue. De découvrir la culture francophone sous toutes ses expressions. De créer ces liens si essentiels au développement d’un sentiment d’appartenance. «C’est ce qui donne le bonheur aux jeunes de venir à l’école. », déclare Valérie Loiselle, agente de développement scolaire et communautaire au Conseil scolaire acadien provincial (Nouvelle-Écosse) et participante à la formation. 

Encore plus, ces actions développent le leadership. Ces activités font bien plus que faire découvrir la culture aux enfants et aux élèves : elles développent leurs réflexes d’autonomie culturelle. À leur sortie du système éducatif francophone, ces jeunes auront l’habitude d’agir pour vivre leur francophonie au quotidien. À la maison, au travail et dans la communauté. Comment y arriver? En multipliant les occasions de forger ces habitudes. «C’est à travers les actions culturelles qu’on amène nos jeunes à se responsabiliser pour le maintien de la langue.», explique Louise. 

Des occasions à créer ensemble 

Pour poser des actions culturelles qui touchent toutes les sphères de la vie des élèves, le plus simple, c’est d’utiliser tous les contextes d’apprentissage — formels, non formels et informels. Que ce soient des activités scolaires ou parascolaires, des partenariats avec la communauté, des gestes du quotidien, toutes les occasions sont bonnes. Plus concrètement, selon le contexte d’apprentissage, des actions culturelles pourraient ressembler à ceci: 

Formel 

  • Partage de référents culturels dans le cours de sciences, d’éducation physique, d’arts, etc. 
  • Activités d’apprentissage autour d’un évènement culturel (spectacle) ou d’une visite (musée) 
  • Présentation par un conférencier ou une conférencière

 

Non formel 

  • Théâtre et ligue d’improvisation 
  • Événement sportif 
  • Fêtes communautaires ou rassemblements communautaires

 

Informel 

  • Discussions sur l’heure du dîner 
  • Salutations dans les corridors à l’accueil 
  • Échanges sur un loisir ou un sujet d’actualité (en classe ou ailleurs)

 

Votre milieu compte une ou un responsable de l’animation culturelle? Cette personne pourra coordonner les activités et soutenir les membres du personnel et les élèves dans leurs initiatives. Mais attention. Le succès des actions culturelles repose toujours sur l’engagement collectif. Tout le monde doit être impliqué dans le processus de création et de réalisation. Il n’y a pas de responsable de l’animation culturelle dans votre milieu? Vous pouvez tout de même multiplier les occasions avec un peu de leadership et beaucoup d’allié.es. Surtout parmi les enfants et les élèves. 

Une programmation qui nous ressemble 

Comment faire pour aller chercher ces allié.es? En apprenant à connaître les gens de votre milieu pour découvrir leurs forces, leurs goûts, leur type de leadership, etc. Avec ces informations, vous saurez vers qui vous tourner en fonction de vos projets. Des exemples? Un enseignant de math passionné de boulangerie pourrait vouloir vous aider dans la création de votre festival culinaire. Une élève timide qui dessine constamment dans ses cahiers préférera faire les affiches pour la fête de la rentrée plutôt que la tournée des classes pour en faire la promotion. 

Si les actions culturelles sont un véhicule, les connexions avec les gens en sont le moteur. Plus les profils différents s’impliquent — enseignantes et enseignants, directions, élèves, parents, partenaires communautaires —, plus ce moteur devient puissant. Il est important que toutes les voix s’expriment, incluant celles qui sont moins fortes, pour que chacune soit entendue. Ainsi, la programmation reflétera pleinement l’identité de votre milieu!  

Des actions qui mènent loin 

«Parfois, on lance des balles et ça ne revient que bien plus tard. Ne vous découragez jamais. On sème des graines. C’est un continuum qui commence à la petite enfance et qui continue toute la vie.»   

C’est ce que répète Louise à travers son atelier. Chaque geste, petit ou grand, fait cheminer. Pendant un moment, on fait tous partie du paysage chaleureux et engageant qui borde la route sur laquelle voyagent les jeunes. C’est dans ce décor que s’ancrent leur francophonie et leur réussite éducative. Et pour assurer ce continuum et collaborer avec les autres milieux de la communauté qui borderont le paysage de la vie de nos élèves, il suffit d’utiliser notre véhicule culturel pour construire des ponts.  

 

À propos des Stages de perfectionnement de l’ACELF 

 Les Stages de perfectionnement de l’ACELF réunissent annuellement des intervenantes et intervenants des milieux éducatifs francophones de partout au Canada. Cette formation vise à outiller les participantes et participants en vue de jouer leur rôle d’accompagnement en construction identitaire. Les Stages de perfectionnement sont rendus possibles grâce à la contribution du gouvernement du Canada et la Commission nationale des parents francophones. 

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