Josée Ferron: le numérique et l’inclusion sont essentiels

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7 mai 2018
par Francosphère

Enseignante engagée dans la sauvegarde de la langue française, Josée Ferron est dans le domaine de l’éducation depuis plus de 30 ans. Passionnée de pédagogie, cette enseignante en 6e année, lauréate d’un prix d’excellence en éducation en 2016, est détentrice d’une maîtrise en administration scolaire de l’Université de Moncton.

Josée Ferron a été tour à tour enseignante, agente pédagogique et directrice d’école. Ses parcours de vie personnel et professionnel lui ont permis de voir de près les dangers de l’assimilation et l’importance de notre richesse culturelle francophone.

Francosphère a invité les intervenants du congrès 2018 de l’ACELF à partager leurs impressions sur des enjeux actuels en francophonie canadienne.

La culture dans le numérique: Créer? Apprécier? Faire sa place?

Je crois que la culture francophone dans le numérique n’est qu’à ses débuts. Il faudra vendre ses mérites pour qu’elle y fasse vraiment sa place dans un espace partagé. Cela étant dit, le Web permet tout de même de faciliter la diffusion de la culture sous toutes ses formes. Dans un contexte minoritaire, où les interactions avec les autres communautés francophones sont physiquement difficiles, la diffusion de la culture d’une manière virtuelle vient combler un vide identitaire important.

La francophonie canadienne: Plurielle? Diversifiée? Inclusive?

La francophonie canadienne a toujours été diversifiée dans le respect des différentes cultures propres à chacune des populations francophones du Canada. Toutefois, la francophonie canadienne ne se limite plus aux Québécois, aux Acadiens, aux Franco-Ontariens, aux Fransaskois, etc. Elle devient de plus en plus inclusive pour faire place à l’immigration qui amène avec elle la richesse de ses propres cultures. Cette inclusion devient essentielle à la survie de la langue française au Canada, mais aussi au développement global de notre beau pays.

L’insécurité linguistique: in ou out ?

L’insécurité linguistique, tristement, est encore bien présente, particulièrement en Acadie. Ayant vécu dans un milieu francophone minoritaire une bonne partie de ma vie, j’ai souvent vu des francophones volontairement ne pas parler leur langue puisqu’ils étaient gênés de leur accent ou qu’ils se sentaient plus à l’aise de parler anglais. Et que dire des jeunes de nos écoles francophones en milieu minoritaire. Ils parlent anglais à l’école parce que ce n’est pas cool de parler français ou n’osent pas parler français, même si c’est ce qu’ils voudraient. Car la majorité des jeunes à l’école parlent anglais. Plusieurs Acadiens sont fiers de dire qu’ils sont francophones, certes, mais sont encore trop timides à parler français par insécurité linguistique.

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