Île-du-Prince-Édouard: un départ solide dès la maternelle
L’entrée à l’école vers l’âge de quatre ou cinq ans, voilà un moment marquant dont plusieurs se souviennent longtemps. Aux parents et à la communauté scolaire est donnée l’occasion d’influencer de manière positive et durable ces premières impressions qui se gravent dans l’imaginaire émotif et intellectuel des enfants.
Pour ceux nés dans un milieu majoritairement anglophone et qui font leur entrée à la maternelle en français, le défi peut s’avérer encore plus grand, puisqu’ils peuvent soudainement se sentir coupés de l’un de leurs repères les plus intuitifs : leur capacité de s’exprimer. Dans cette vidéo, Anne-Marie Rioux, spécialiste en francisation et littératie à l’Île-du-Prince-Édouard, nous parle d’une initiative qui a été lancée pour répondre aux besoins de cette clientèle, soit le programme d’intervention en francisation et littératie.
Un soutien à l’enseignant et un travail ciblé auprès des élèves
« La plupart des enfants qui arrivent à la maternelle dans les écoles françaises à l’Île ne parlent pas nécessairement la langue, et on voulait vraiment avoir un programme pour les appuyer », explique Anne-Marie. Dans le cadre de ce programme, qui est offert aux élèves de la maternelle, 1re, 2e et 3e années, un intervenant en francisation fait équipe avec l’enseignant. L’intervenant travaille directement avec les élèves en petits groupes pour développer leur vocabulaire et leur apprendre les structures langagières. À la maternelle, ce travail se fait d’abord par l’exploration de thématiques, telles que l’automne, les vêtements, le corps humain et les sentiments. Ces thématiques sont ensuite reprises sous forme de chansons, comptines et jeux qui favorisent la mémorisation et l’acquisition du langage. « L’objectif est de donner le plus rapidement possible aux élèves des outils qui vont leur permettre de s’exprimer de façon adéquate et de communiquer efficacement avec nous. »
Un rapport à la langue plus positif
Les retombées du programme sont excellentes, selon Anne-Marie. Le personnel enseignant se sent appuyé et obtient plus de résultats de la part des élèves. Les enfants développent une plus grande confiance en eux. Quant aux parents, ils se sentent rassurés de savoir que leur enfant sera pris en charge et soutenu, et qu’il développera rapidement ses capacités langagières en français. De la rentrée des classes à la fin de l’année scolaire, le progrès est palpable, nous assure Anne-Marie.
« Dans une classe de maternelle, lorsqu’on rentre en septembre, la plupart des élèves ne peuvent pas s’exprimer très facilement en français, et à la fin de l’année, la majorité peuvent s’exprimer aisément, avec des phrases complètes, explique-t-elle. On constate vraiment une différence sur le plan de leur confiance et de leur fierté par rapport à la langue. »
Intégrer la francisation à sa pratique
Quelle astuce Anne-Marie donnerait-elle aux enseignantes et enseignants qui souhaiteraient dès maintenant commencer à faire profiter leurs élèves d’une telle approche pédagogique? « Je pense que le principal truc serait de leur dire, à toutes et à tous, de faire la lecture à haute voix, affirme-t-elle. La lecture à haute voix permet aux élèves d’acquérir du vocabulaire. Je leur dirais aussi de s’assurer que les élèves comprennent ce qu’ils lisent et de ne pas hésiter à les questionner durant la lecture. »
Pour en savoir plus sur ce programme d’intervention en francisation et littératie, consultez la vidéo publiée par la Coopérative d’intégration francophone de l’Île-du-Prince-Édouard.
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