Avez-vous un accent?

Image hero
19 avril 2024
par Francosphère

La réponse, c’est invariablement oui. Que vous ayez appris le français à Moose Jaw en Saskatchewan, à Montréal au Québec, à Dakar au Sénégal ou à Paris en France, c’est votre réalité. Tout le monde a un accent. Croyez-vous que vos élèves l’aient déjà réalisé?  

Il n’y a pas de mauvais accents 

On ne s’exprime pas en français de la même manière et c’est tant mieux. Si, dans la société, certaines personnes ont tendance à hiérarchiser les accents en considérant que certains sont «meilleurs» que d’autres, en réalité, rien n’est moins vrai.  

Tous les accents sont beaux et importants. Ils reflètent le milieu d’où l’on vient et d’où l’on est. Il transporte nos influences, nos trajectoires de vie. Notre accent, on le forme selon nos apprentissages et nos expériences. C’est l’expression de qui l’on est. 

Par nos sonorités, on entend une véritable richesse se déployer: celle d’une francophonie plurielle et affirmée. Nos accents témoignent du fait que la langue française est diversifiée, créative et vivante. Et ça, on a toutes les raisons d’en tirer beaucoup de fierté. 

S’exprimer avec courage 

Or, cette fierté, ce n’est malheureusement pas toujours ce qui est ressenti par nos élèves… et même par nous-mêmes. Il peut arriver qu’on ait de la gêne par rapport à notre accent et plus généralement pour notre façon de nous exprimer. C’est ce qu’on appelle l’insécurité linguistique. Cette insécurité nous fait douter de nous-mêmes. On a peur de se faire juger, de se faire reprendre, si bien qu’on devient mal à l’aise à l’idée de parler en français. Ainsi, quand on nous dit qu’on a un accent, on l’interprète souvent comme si on nous disait : «tu parles mal»! C’est l’insécurité linguistique qui nous envahit. Alors, dans ces cas-là, qu’est-ce qu’on fait? On se tait? On cesse de parler en français et on passe à l’anglais?  

Dans cette capsule de la PELF, des élèves se posent la question. Leur suggestion? Entre autres: demander à la personne pourquoi elle dit ça. C’est peut-être l’occasion d’expliquer que tout le monde a un accent et d’affirmer le nôtre avec assurance. Parce que parler français malgré des moments d’insécurité, ça demande de l’aplomb et du courage. Et ça, c’est une autre raison d’en tirer beaucoup de fierté.  

Et si vous invitiez aussi vos élèves à s’interroger sur la question? C’est peut-être le début d’une importante discussion.  

Pour en savoir plus, visionnez la capsule «Taire son accent… euh, non!».

 

PELF

 

Parler français avec confiance 

Comment aider les élèves à aimer leur accent et à prendre de l’assurance? On peut par exemple leur apprendre qu’il existe plusieurs façons de bien s’exprimer en français, leur faire découvrir une variété d’accents et les célébrer. On peut aussi les inviter à réfléchir et à discuter de situations d’insécurités linguistiques vécues pour les aider à prendre conscience de leur malaise et réaliser que d’autres vivent aussi la même situation, comme dans cet exemple de la PELF. Puis, on peut les soutenir dans la recherche de solutions. Il est également possible d’inviter les élèves à participer à des activités pédagogiques pour les aider à développer cette confiance.  

Plusieurs contenus de l’ACELF vous sont d’ailleurs offerts pour vous y aider. Par exemple : 

  • Découvrez, en classe, des accents de partout dans la francophonie canadienne en écoutant les voix des personnages dans l’itinéraire Expérience immersive de notre ressource ludique Lio.

Les moments pédagogiques 

Les moments pédagogiques présentent notamment des capsules tirées de la Pédagogie à l’école de langue française (PELF). Elles ont été tournées dans des écoles de langue française de toutes les provinces et de tous les territoires canadiens. La PELF, un concept de formation pédagogique conçu pour le contexte francophone minoritaire canadien, est un projet produit par la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants. 

La francosphère en action

Inspirer. Informer. Donner tout plein d’idées. Notre blogue met en valeur les meilleures pratiques en matière de construction identitaire pour alimenter la francosphère.